NOTES
Hugo connaît bien Anvers; il la visite ou y passe aux étés 1837, 1852 et 1861. Sa lecture des Rubens de la cathédrale d'Anvers est toute personnelle: elle associe à deux éléments du triptyque de Rubens, la Descente de croix et la Visitation de la Vierge Marie, le verso d'un des volets où est peinte une « figure colossalement monstrueuse » de saint Christophe. La présence du saint est ordinairemeent expliquée par sa qualité de patron de la conférie des Arquebusiers, commanditaire du triptyque. L'attention de Hugo avait sans doute été attirée sur ce chef d'oeuvre par l'article que Théophile Gautier lui avait consacré dans La Presse du 29 novembre 1836.
Les informations sur saint Christophe viennent de l'article du Dictionnaire de Chaudon et Delandine: « CHRISTOPHE, (Saint) eut la tête tranchée l'an 250, pendant la sanglante persécution de l'empereur Dèce contre les Chrétiens. On le représente ordinairement d'une hauteur prodigieuse [...] On le plaçoit ordinairement au portail des cathédrales, ou à l'entrée des églises, afin que chacun le vît en entrant. Son nom, qui en grec signifie Porte Christ, a engagé apparemment les peintres à mettre l'enfant Jésus sur ses épaules. Les fables ajoutées par quelques légendaires à l'histoire de S. Christophe, ne doivent pas faire révoquer en doute son existence, qui a été reconnue par les Bollandistes & par d'autres critiques. "Quand il seroit vrai, dit Baillet, que le nom de ce saint eût été appellatif, & que les actes de son histoire seroient tous fabuleux, le consentement universel des Orientaux & des Occidentaux à solenniser son culte, détruit l'opinion de ceux qui tâchent de le faire passer pour un saint imaginaire. Le grand nombre de reliques qu'on honore de lui dans une infinité d'églises, fait juger qu'il étoit d'une grande taille." Vies des Saints, au 25 juillet. »